Lettre ouverte

Président de la République

 

 

L’ANR est membre depuis le 1er janvier 2018 de la Confédération Française des Retraités, et à ce titre vous recevez la lettre ouverte adressée au Président de la République par le président de la CFR.

 

Pierre Erbs, président de la Confédération française des retraités, adresse une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron.

 

Monsieur le président de la République,

Par deux fois, nous nous sommes adressés à vous pour vous faire part des positions de la Confédération française des retraités, la CFR, concernant l'augmentation de la CSG de 1,7 point au 1er janvier dernier. Par deux fois, vous nous avez renvoyés vers Monsieur Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics. Celui-ci, malgré nos relances, nous a ignorés jusqu'à peu.

Pourtant, la CFR, qui représente 1,5 million de retraités, vous a adressé des propositions raisonnables qui méritaient à tout le moins un examen et une réponse. Nous vous l'avons dit, nous considérons que les retraités sont des citoyens comme les autres et n'ont pas demandé à être traités différemment des autres. Ce que nous demandons, c'est un traitement équitable, c'est le respect du principe de l'égalité de tous devant les charges publiques. Les actifs, à qui s'applique la hausse de la CSG, ont bénéficié de mesures compensant, et au-delà, ce prélèvement.

C'est pourquoi, si nous ne contestions pas l'application de la hausse de la CSG aux retraités, nous demandions qu'ils soient considérés comme les autres citoyens au regard des cotisations d'assurance-maladie et de la fiscalité applicable aux cotisations d'assurance-santé complémentaire.

Aujourd'hui, les retraités se trouvent être les seuls à devoir une cotisation personnelle d'assurance-maladie sur leurs retraites complémentaires. Ils ne peuvent non plus, à la différence de la plupart des actifs, déduire de leurs revenus imposables leurs cotisations d'assurance complémentaire santé. Nous demandons donc la suppression de la cotisation d'assurance-maladie de 1 % sur nos retraites complémentaires.

Nous demandons également la déductibilité fiscale de nos cotisations d'assurance complémentaire santé. Ces deux demandes méritaient d'être entendues. Elles ne l'ont pas été et la seule réponse que nous ayons obtenue est un « merci ».

Sachez bien, M. le Président, que ce « merci » n'a pas été compris comme un véritable remerciement mais bien comme une fin de non-recevoir à toutes nos demandes, comme un refus de toute discussion. Les retraités ne peuvent accepter un tel manque de considération et leur exaspération n'a fait que croître.

Refuser le dialogue créerait une rupture

Nous attendons aujourd'hui des gestes qui montrent que les retraités ne sont pas des laissés-pour-compte. Continuer de refuser le dialogue créerait une rupture avec les 16 millions de retraités. Les mesures permettant d'exonérer certains retraités de la hausse de la CSG ne constituent pas une réponse d'autant que l'annonce faite que la hausse de la CSG ne concernerait pas les retraites inférieures à 1 200 € mensuels s'est révélée fausse. L'application d'un taux de CSG n'est pas fonction du niveau de la retraite mais du niveau du revenu fiscal de référence.

Cessez de considérer comme « nantis » les retraités et de les opposer aux actifs. Faut-il rappeler que les pensions, dont le niveau moyen est inférieur à 1 400 €, sont en partie gelées. Faut-il rappeler qu'au fil des dernières années, avec la suppression de la demi-part dite « des veuves », la taxation des avantages familiaux de retraite et la création de la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie, la fiscalité qui leur est applicable n'a cessé de s'alourdir.

Monsieur le président de la République, vous vous devez de mettre fin à cette situation qu'un quart de la population française juge insupportable. »

 

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